Portraits Oubliés

« Un jour », cette expression est certainement celle qui sied le mieux, car je ne saurais dire si cela fait deux ans ou trois ans. Une date incertaine, ça je peux l’assurer.
Alors que je feuilletais différents ouvrages, pour le simple plaisir, n’ayant pas la contrainte d’un travail à rendre, un article est apparu. Un de ces articles qui par la disposition, le texte ou l’image, capte votre regard, vous attire. Parfois, c’est une fausse alerte ; d’autres fois, vous dévorez ce qui se pose devant vos yeux.
Ce jour-là, ce qui est tombé devant mes yeux, c’est un article sur le don d’un studio de photos au Musée de la Photographie de Charleroi.
Si la connaissance de son professeur et directeur a pu m’arrêter, c’est en réalité le sujet de l’article qui m’intrigua. Celui-ci abordait des questions relatives à cette donation, laquelle reprenait les archives d’un studio de photographie sur trois générations : le fond Piron. Y étaient effleurées diverses problématiques telles que l’ampleur de cette donation, le temps consacré au tri, le besoin de conserver et de sélectionner ainsi que le risque de jeter. L’expression que Mr Canonne utilise à la fin de l’article me reste en mémoire, tant je l’aie moi-même entendue ou vécue : c’est quand l’on jette quelque chose que l’on en a besoin après.
Ces questions m’ont beaucoup intéressé : comment sélectionne-t-on ? Quel travail cela représente ? Quelle finalité pour les images conservées ? Mais je ne pensais jamais avoir l’occasion de les réutiliser. A l’époque, cela serait rester des intérêts de quelques pages dans un livre perdu aujourd’hui.
Puis, il y eut ce mémoire, qui, initialement dédié au portrait, se transforma, en une recherche sur la mémoire de nos photographies. Sur ce qu’il reste de ces photographies qui ont perdu leur propriétaire. Qui ont perdu ce qui faisait s’animer l’image, raconter l’évènement, relater l’histoire, lorsque l’image était montrée.
Quand ce sujet commença à apparaitre, ce fut l’instant parfait pour introduire le souvenir de cet article lu. Car le musée de la photographie constitue un de ces organes de conservations des images. Un de ces lieux où l’image est préservée, alors qu’elle quitte le cadre intime ; où des choix sont réalisés. Et il fallait approfondir ces questions.

Afin d’en apprendre plus, et suite à de bons conseils, un rendez-vous fut pris au Musée de la Photographie de Charleroi pour aborder les questions et problématiques relatives à ce fond ainsi que d’autres interrogations plus générales.
Si je n’ai plus que le souvenir de ce texte qui donna lieu à cette rencontre, je garde en revanche le plus de traces possibles de cet entretien et j’espère dévoiler au mieux ce que cet échange apporta comme pistes de réflexion.
Je tiens à remercier Mirella Carà, Laurence Di luca, Charlotte Doyen et Adeline Rossion. Ces quatre personnes qui ont pris le temps de répondre à toutes mes questions et qui ont partagé leur passion.
En raison de cela – ainsi que pour d’autres raisons que vous découvrirez –, cette partie sera organisée en deux sections. La première évoquera le musée de la photo : les dons, la sélection dans ceux-ci, les choix, le fond Piron et les finalités. La seconde traitera de ces employées : ces personnes qui rencontrent les images et nous les partagent avec enthousiasme ; ces personnes qui visualisent et trient des photos qui ne leur appartiennent pas. Comme l’une d’entre elles dit : « des images auxquelles ont aurait pas eu accès autrement »3. Parce que ces images sont des photos, à la base parfois intimes, qu’elles n’auraient jamais vues, s’il n’y avait pas eu ce don fait au musée et le travail accompli par elles au sein du musée.

Le musée
Le rendez-vous fut pris et l’entretien se réalisa le lundi 12 novembre 2018 au Musée de la Photographie de Charleroi. Nous fûmes finalement cinq : je rencontrai ainsi deux employées ayant travaillé sur le fond Piron dont il était question dans l’article et deux autres employées plus récemment arrivées.

Pour les présentations, chacune expliqua son travail au sein du musée. Tout d’abord, Laurence Di luca, qui s’occupe des négatifs, tâche allant du nettoyage des plaques à l’inventaire, en passant par le bon conditionnement dans des pochettes.
Ensuite, Mirella Carà, qui réalise le même travail mais pour les positifs. Il s’agit de dresser l’inventaire non seulement de ce qui arrive mais également de ce qui est en attente dans les réserves ainsi que de corriger ce qui a été fait précédemment. Elle travaille en collaboration avec Laurence Di luca afin qu’un positif et un négatif aient le même numéro d’inventaire.
Enfin, Charlotte Doyen et Adeline Rossion : toutes les deux collaboratrices scientifiques, elles sont en charge de la collection. Elles s’occupent de la gestion générale de la collection : elles réfléchissent au bon conditionnement et au matériel nécessaire à celui-ci mais également aux choix qui doivent être posés, par exemple lors de propositions de dons.

Les dons
L’entretien embraya ainsi sur la question des dons. Qui réalise ces dons ? Sur base de quels critères sont-ils acceptés ou refusés ? Est-ce qu’une sélection est faite ? Les réponses ne manquèrent pas et je propose de vous en livrer un résumé.
Les dons peuvent venir de tout le monde, qu’il s’agisse d’un particulier qui vide le grenier d’une tante et qui retrouve des photos ou d’un studio de photographies qui veut léguer ses archives.
Par contre, la limite matérielle est très vite mise en avant : les réserves ne sont pas extensibles, malheureusement. Les personnes chargées de la collection doivent donc être plus sélectives qu’avant et orienter leur décision par rapport à ce que la collection possède déjà. Par exemple, on m’explique qu’ils ont énormément de photos de communions, de communiants, de mariage et que cela devient excessif pour leurs réserves. Ils doivent dont être plus stricte à l’égard de ces images.

La sélection
Cette sélection dont il est question se passe notamment au sein même du don. L’une des premières questions qui est posée au donateur, c’est si le musée peut faire une sélection dans les photos. Il n’est parfois pas utile, ni même possible, de prendre l’ensemble. Cela dépend si les photographies concernées forment un ensemble cohérent qui nécessite de les conserver dans leur globalité ou s’il s’agit plutôt de photographies disparates rassemblées par les hasards de la vie, où peuvent être sélectionnées les clichés qui présentent un intérêt particulier. C’est un dilemme permanent car prendre de grands ensembles cohérents, signifie avoir une masse plus importante à stocker et à inventorier et au sein de laquelle il est plus difficile de faire une sélection. Pour le fond Piron, c’est l’ensemble qui était important, ils ne peuvent cependant se permettre le même travail pour chaque studio.
Il arrive que des dons soient refusés, car les donateurs excluent qu’une sélection soit faite.

Un autre critère important est de savoir s’ils pourront un jour exploiter la donation car le but n’est pas de conserver, sans jamais pouvoir l’utiliser. Elles réfléchissent donc à l’intérêt historique, esthétique, mais aussi si les images permettent de comprendre une pratique, l’évolution de la photographie...


Si ce n’est pas le cas, elles essaient de rediriger vers d’autres institutions. Ce fut notamment le cas la semaine précédant l’entretien : un fond trop important qui pouvait cependant intéresser le musée de la guerre.
Elles tentent dans la mesure du possible de satisfaire aux demandes ou de trouver une solution alternative car elles reçoivent régulièrement des mails où la personne dit : « si vous ne prenez pas, je jette »4. Elles m’expliquent que cela fait mal au cœur mais que ce n’est cependant pas toujours possible.
C’est donc des choix parfois difficiles qui se posent à elles. Elles m’expliquent que les décisions interviennent toujours après mûre réflexion et qu’elles ne se prennent jamais seule.


Réflexion
Cette question de réflexion est récurrente et se manifeste à plusieurs reprises tout au long de l’entretien.
Ce sont de perpétuelles remises en question, notamment en ce qui concerne les dons. Il y a les critères de base, comme par exemple l’état général du fond. Cependant, dans la réalité, ce n’est pas aussi simple : l’état du fond n’est pas toujours égal. Il faut regarder si les photos sont reconnaissables, si c’est un thème que l’on a déjà mais qui est traité différemment, l’identité du donateur… Chaque situation est différente.
Ce questionnement permanent se retrouve aussi au niveau de l’inventaire, notamment pour la question des reproductions : faut-il les garder ou non ? C’est une question qui évolue sans cesse et qui, finalement, se décide au cas par cas.
Il en va de même pour les chroniques familiales : le questionnement est incessant et mène à des évolutions. Autrefois, seules les images qui semblaient les plus intéressantes et les plus pertinentes étaient inventoriées ; le reste était laissé en documentation. Depuis 2011, les photos restent en lot complet et sont inventoriées sous le nom de chroniques familiales.
Ce sont des réflexions perpétuelles sur la manière d’agencer la collection, sa politique. Elles précisent que c’est important de continuer cette remise en question.

Fond Piron
L’article dont la lecture a débouché, plusieurs années plus après, sur cet entretien traite du fond Piron, lequel correspond aux archives d’un studio photo de Namur qui a vu se succéder trois générations de photographes, sans interruption, de 1894 à 1970 (aujourd’hui, le studio a été repris mais porte toujours le nom « Piron »). La dernière génération de photographes a fait don de ses archives au Musée de la Photographie de Charleroi. Il faut préciser que c’est un cas assez exceptionnel : il est rare que les descendants soient encore là pour parler de l’activité. C’est très confortable de travailler dans de telles conditions, m’explique-t-on, car les livres de poses (registres de l’atelier où se trouvent le numéro d’inventaire, la date et même parfois le nom et l’adresse) ont été conservés. Il ne reste donc plus qu’à exploiter. En plus, les photographes, qui ont fait le don, ont pu préciser certaines choses. Par exemple, en ce qui concerne la photo qui a fait la couverture du livre, la pensée générale était que c’était la mère avec ses trois enfants (qui sont les trois photographes) alors qu’en réalité, c’était leur nounou.
En comparaison, il y a beaucoup de photos qui ont été récupérées dans des marchés aux puces. Dans ces cas-là, on dispose au mieux d’une date d’achat. Ce que l’on peut parvenir à faire, c’est mettre une date, situer temporellement, parfois grâce à un vêtement ou en regardant des détails à la loupe. Il faut cependant toujours rester objectif : elles ne peuvent être dans l’interprétation ou laisser place à des hésitations. En effet, ce qui est un doute aujourd’hui, sera une vérité dans vingt ans s’il est consigné dans la base de données. C’est une source d’erreur potentielle. Il est donc important de mettre dans la base de données que ce dont on est sûr ; les interrogations pourront, quant à elles, trouver réponse dans l’avenir.
Mais rechercher des informations sur les photographies est un travail très long. Il s’agit donc parfois seulement de déterminer une période et le travail sera affiné plus tard par un historien.


Finalité
Nous avons ainsi entrevu l’une ou l’autre finalité pour ces images. Elles existent pour le musée, par exemple dans le cadre d’expositions thématiques, pour conserver l’histoire de la photographie ou d’une pratique (telle que le studio photo) mais également pour garder des traces (car il n’existe en Belgique que deux musées de la photo). Ces images servent aussi dans le cadre de recherches afin d’alimenter les chercheurs en images. Ils reçoivent régulièrement des demandes pour savoir s’ils ont le portrait de tel homme ou des vues de Namur à telle époque…
L’important est de conserver une mémoire.

Nous voici arrivés au terme de ce premier parcours qui nous a livré un petit condensé de l’entretien.
Cela nous a permis d’entrevoir la question des dons et des sélections qui s’y opèrent, le fond Piron, les recherches et les finalités. Il aurait pu être intéressant d’aborder de manière plus détaillée ces questions, au travers de cas précis, en dressant la liste des critères, en épluchant les étapes d’analyse d’un fond ou d’une image ainsi que celles du classement… Un seul entretien n’aurait cependant pas suffi à décortiquer tout le fonctionnement. Par ailleurs, et surtout, autre chose attira mon intérêt.
Connaitre le déroulement des dons, des classements, les critères de sélection éveillaient toute mon attention mais je fus encore plus agréablement surprise en écoutant ces personnes parler, voire même raconter. D’écouter avec quelle vie , elles animaient la collection.
Initialement, j’avais prévu quelques questions qui pouvaient paraître plus « légères », à savoir si certaines images leur restaient en mémoire ou s’il y avait des images qu’elles aimaient plus que d’autres… J’avais terriblement envie de poser ces questions, mais j’ignorais comment elles seraient interprétées et perçues… En fin de compte, je n’ai presque pas eu à les poser.
Car naturellement, des images gardées en mémoire furent évoquées, des anecdotes furent racontées… Et il me sembla que c’était cela que j’étais venu chercher.
Je cherchais à voir comment ces images, qui n’étaient plus dans les mains de leur propriétaire initial, pouvaient évoluer. Au-delà du foisonnement d’informations, de réflexions, d’exemples et de finalités, l’entretien m’apprenait que dans les mains d’inconnus qui réalisent leur travail, ces images pouvaient éveiller une certaine sensibilité, donner lieu à un certain attachement, et provoquer certaines émotions.
A travers leur discours, elles montraient d’autres finalités qui ne sont pas inscrites dans la base de données mais qui sont conservées dans la mémoire des personnes qui ont visualisé ces photos. C’est pour cela que cette seconde partie existe et que j’ai souhaité y joindre plus que jamais les audios. C’est en effet par ce biais que cette dimension transparaît le mieux.

Cet aspect est apparu dès les premières minutes de l’entretien, lorsque l’on m’expliqua en quoi consistait le fond Piron. Sur papier, c’est : un studio de photos namurois, qui a vu se succéder trois générations de 1894 à 1970, qui lègue ses archives au Musée de la Photographie de Charleroi, un travail conséquent pour l’institution (deux personnes pendant plus de deux ans), une exposition à Namur…
Mais à travers l’entretien, c’est une toute autre chose, une réalité où se mêlent plaisir et anecdotes :


Comme expliqué précédemment, il ne fallut pas poser de questions pour que différentes images reviennent en mémoire:




Ce don, c’est une pierre à la collection du musée de la photographie de Charleroi. Mais c’est également des petits cailloux dans la mémoire des personnes qui l’ont triée. Lorsqu’ils ont exposé les images à Namur, des personnes se sont reconnus ou ont reconnu leur grand-père ou grand-mère. A leur tour, ils se sont appropriés ou se sont réappropriés ces images.

Ces images sont devenues celles du musée. Elles ont été celles du photographe, celles des personnes qui sont venues se faire tirer le portrait, celles des personnes à qui les clichés ont ensuite été donnés. Elles seront, à l’avenir, celles des personnes qui consulteront ce fond et qui se feront leur propre lecture de ces images, à l’instar des personnes qui ont trié ce fond.
Ce sont des petites histoires qui naissent, qui s’intègrent à la vie d’étrangers, à leur temporalité : « c’était quand ma fille n’était pas encore née »5, entend-on dans l’audio. Les audios nous dévoilent la tendresse qui ressurgit, alors que ces images seraient à première vue, dans cette situation, des objets d’étude.





Il y a également des exemples des choix si particuliers qui doivent être pris.


Ces exemples reflètent réellement l’aspect « au cas par cas »6. Et il y a aussi le plaisir de raconter ces vies et ces histoires qui se gardent en mémoire.

Pour conclure , ces images, que le musée à ajouter à sa collection, ont quitté les mains de leur propriétaire. Que ce soit lors de dons ou d’achats, ces photos s’échappent de leur cadre initial : elles ne seront plus accompagnées par l’histoire de famille ou par l’histoire de la prise de vue.
En étant conservées au Musée de la Photographie, elles entrent dans une mission historique et scientifique : comprendre des pratiques, comprendre l’histoire de la photographie, fournir de la documentation pour des recherches.
Malgré tout, elles restent des images : elles sont toujours sujettes à nos projections et à notre imagination.
C’est ce que j’ai entrevu en échangeant avec les personnes qui s’occupent de ces fonds. Bien que ce soit simplement leur travail, cela ne les empêche pas de ressentir une tendresse et un attachement pour ces visages figés sur le papier. Ces images s’intègrent à leurs propres souvenirs, à leur propre temporalité, même si ce ne sont pas « leurs » images. Ce sont même des photos auxquelles elles n’auraient pas eu accès, si ce n’est par le biais de leur travail au sein du musée.
Cela montre la multitude d’histoires et de récits qui peuvent exister. Il y a non seulement les histoires existantes : celle du photographe, celle de la personne photographiée et celle de tous ceux qui ont ensuite vu le portrait. Mais il y a également les histoires à venir, qui vont se créer dans le cadre de ce nouveau lieu d’existence.
Ces nouvelles histoires peuvent se baser sur des recherches, sur de la documentation : retrouver l’histoire de l’une ou l’autre personne, retrouver un nom, une date… Mais il s’agit aussi de ces histoires que l’on s’imagine simplement à partir d’une image, d’un ensemble, d’un album de famille. Ces interprétations font que l’on peut s’attacher à une photographie, éprouver de l’affection à son égard et la garder en mémoire. Dès lors, ces images, même en changeant de propriétaires, ne cessent pas pour autant d’exister dans l’intimité de quelqu’un.

Ce n’est certainement pas la conclusion à laquelle on s’attend après un entretien au musée de la Photographie de Charleroi mais c’est celle que je veux donner.
Le musée réalise sa mission de conserver une mémoire, de conserver une histoire.
Mais dans le cadre du présent travail, ce qui me semblait important, c’est que cette image n’est pas uniquement source d’études, de recherches objectives : même si ce n’est noté nulle part, il reste malgré tout une petite place à l’imagination, à la projection de chacun, à l’histoire qu’il peut créer, parce que « on ne peut pas s’en empêcher »7, « c’est ça qui est amusant »8.
Même lorsque ces photos se retrouvent entre les mains d’inconnus, elles peuvent continuer à vivre : on peut s’attacher à ces individus qu’on voit grandir, à celui qui prend une pose étonnante, à celui qui nous touche.

Epilogue
Par ce premier parcours, nous avons entrevu une première destinée pour ces photos, et la plus évidente : ces photos deviennent des traces historiques, qui permettent de constituer notre passé et de l’étudier.
Reprenons pour clôturer, les dernières lignes de la citation d’introduction : « Quand nulle parole ne vient plus donner sens aux clichés et leur rendre vie, elles ne « disent » plus rien, sauf pour quelques sociologues, historiens ou photographes qui viendront s’y alimenter et substituer à un discours familial un discours scientifique. »1.
Dans cette citation, les images semblent muettes et seul un discours scientifique subsiste. Pourtant lors de l’entretien, il y a eu beaucoup de petits discours, qui ne reposaient pas sur une recherche scientifique mais sur des interprétations personnelles, sur le sens que chacune entrevoyait dans les images, et qui relevaient d’un plaisir de s’imaginer auquel il serait difficile de mettre un terme.
Il existe donc d’autres discours : « l’objectivité de la photographie est liée à la thèse d’existence, sa subjectivité à l’interprétation »2. Elle dépend également de la relation qu’il entretient avec cette image et du regard qu’il décide à un moment précis de porter sur elle.